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guerre civile - Page 9

  • Pornographie...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque la pornographie de la société du Spectacle...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié l'automne dernier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Pornographie

    Qu’est-ce que l’Occident ? De la pornographie et des attentats : la guerre civile comme évènement pornographique, et la pornographie comme accomplissement extra-moral du narcissisme d’État. L’attentat islamiste de Manchester le montre on ne peut mieux : la presse, une nouvelle fois, ne parle de rien, sauf des faits, sur lesquels elle s’étend à loisir : l’identité du tueur, d’« origine »  libyenne, est, elle, quasiment passée sous silence pour faire place au larmoiement général, bougies, fleurs, nounours, embrassades, on ne se laissera pas abattre, on est fier d’être ce qu’on est, je suis Manchester, on éteint la tour Eiffel, on exhorte l’islam à se « réformer » – bref, tout le bataclan pleurnichard des peuples post-nationaux et des nations déchristianisées qui refusent de désigner l’origine islamo-communautariste du mal. Pornographie du discours : sa pauvreté nominative : « horrible attentat », « épouvantable attaque », « atrocité » ; et ceci : « On se serait cru dans un film de guerre ». On est en guerre, non dans un film, pauvre imbécile ; et vous ne voulez pas le voir ; et on vous fait croire qu’on va régler la question en « dialoguant » avec l’islam « modéré ». Une guerre qui met en présence un spectacle pornographique (l’aliénante sous-musique yankee) et l’hystérie islamiste, non moins aliénée : ils étaient faits pour se rencontrer, tout comme les bobos du Bataclan et leurs assassins, ou encore les journalistes de Charlie Hebdo et leurs tueurs.

    La pornographie, qui est l’autre nom du Spectacle, règne donc partout, et ne saurait être séparée de la vie quotidienne, où les attentats sont devenus des évènements, comme les catastrophes naturelles, les accidents de la route, les épidémies. Cette incapacité à différencier est hautement pornographique. Pour le reste, tout suit son cours : un magazine en ligne, madmoiZelle.com, publiait, cette semaine, un article (« à destination » d’adolescentes telles que celles qui étaient au spectacle de Manchester) : Comment masturber un pénis. Il est agrémenté de ce délicat chapeau : « Branler une bite n’est pas forcément inné. Alors, si vous vous demandez comment faire pour devenir meilleure à la tâche, suivez le guide. » Si ce sont là les « valeurs » qu’il s’agit de « défendre » contre les djihadistes, on ne pourrait que se réjouir de voir débarquer ces derniers dans les bureaux de l’officine où s’élabore ce magazine. J’exagère ? La guerre est là ; les « valeurs » prônées n’en sont pas plus que celle des djihadistes : la pornographie consiste à faire comme s’il y avait le Bien d’un côté et le Mal de l’autre, alors que les deux parties sont dans la main du Démon. Nous nous battons, nous, pour de tout autres valeurs, à commencer par l’honneur : celui de ne pas nous soumettre au consensus islamo-gaucho-capitaliste. Nous sommes en guerre, et n’avons nul regret de voir mourir des ennemis.

    Pornographique, encore, un certain Hanouna (histrion dont j’ignorais l’existence et sur lequel je crains de ne pas vouloir en savoir davantage) et ses blagues « homophobes », aussi insupportables que la pleurnicherie générale auprès du CSA. Le brame des offensés rejoint la bêtise d’une certaine Caroline de Haas qui prétend régler le « problème » des agressions « sexistes », dans le quartier de la Chapelle envahi d’immigrés musulmans et de Roms, en prônant « l’élargissement des trottoirs » qui deviendraient ainsi un lieu de passage convivial où s’élaborerait un nouveau « vivre ensemble ». Pornographique, aussi, la pétition publiée par le quotidien Libération, dans laquelle deux intouchables représentants du gauchisme culturel le plus obscène : Alain Badiou et Anus Ernie, accompagnés d’obscurs pétitionnaires, réclament la clémence de la justice pour l’ex-terroriste Rouillan, comme ils l’avaient fait pour le terroriste Battista qui, lui, ne connaît pas la crise financière, en son exil brésilien. Compromise dans tous les totalitarismes du XXe siècle, auto-amnistiée, élevée au rang de valeur suprême, l’ultra-gauche a encore de beaux jours devant elle, en Occident. Pornographiques, enfin, le grand prix des lectrices de Elle et le grand prix des lycéennes de Elle, décernés à la Marocaine d’ultra-centre-gauche Leila Slimani, pourtant déjà récompensée par le pornographique prix Goncourt, lequel ne couronne plus que des livres qu’on offre, non qu’on lit : obscène accumulation de prix, qui révèle que plus rien ne se vend, car plus rien ne se lit, plus rien ne s’écrivant qui mérite le nom de littérature, notamment sous le rapport du style. Des livres jetables, comme on dit dans l’édition. Et des auteurs zombies écrivant une « langue fantôme ». L’absence de style est la grande pornographie post-littéraire, tout comme la perfection est, selon Baudrillard, un signe totalitaire – et, pour nous, en ce domaine comme en politique, un signe démoniaque, ainsi que je l’avais suggéré pour les crimes de Breivik. On n’a pas voulu l’entendre. On a pétitionné contre moi : la pétition comme acte porno. Le nihilisme règne, qui a ouvert au fond de chacun le tonneau percé de ses illusions, à commencer par celle que les Européens sont encore vivants.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 24 mai 2017)

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  • Dans la tête de Laurent Obertone...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Laurent Obertone publié sur le site de son éditeur Ring. Journaliste, Laurent Obertone est l'auteur de La France Orange mécanique (Ring, 2013) et de La France Big Brother (Ring, 2015), ainsi que du récit Utøya (Ring, 2013) et du roman Guérilla (Ring, 2016)....

     

                                             
                                           30 minutes dans la tête de Laurent Obertone. par Editions_Ring

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  • Tranche de vie dans le RER...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il témoigne du Grand Remplacement...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Composition d’un wagon du RER, le 18/3/2017

    Dans le RER, cette nuit, au premier étage de l’avant-dernier train qui roulait vers la banlieue, je songeais que Dante avait, en son Enfer, donné les métaphores du monde contemporain. Le souterrain séjour n’est jamais de tout repos : on n’y descend jamais sans risque ; et la grande amnésie, comme l’inculture officielle, y joue le rôle du Léthé… Le train roulait à grand bruit, et la dimension infernale du wagon m’était extraordinairement sensible, comme elle aurait pu l’être aux autres passagers, s’ils s’étaient donné la peine de regarder autour d’eux ; mais c’étaient pour la plupart des zombies post-migratoires, des damnés du « vivre ensemble » idéologique.

    Cette section du wagon était surtout composée de Noirs et de Pakistanais qui, pour ces derniers, à en juger par l’odeur de graillon qu’ils dégageaient, venaient de quitter les restaurants qui les employaient. J’étais monté à Auber. Le wagon était non pas plein, mais prise chaque place où j’eusse pu être seul. Je m’étais donc, pour me ménager un espace vital, assis à un endroit comportant cinq places : trois faisant face à deux autres, ces dernières presque entièrement occupées par une assez jolie fille de race indéterminée, africaine, arabe, indienne, peut-être un mélange des trois, mince et grande, à la poitrine généreuse, vêtue comme le sont les « jeunes » urbains, mais avec ce je ne sais quoi de vulgaire qui dénote la lointaine banlieue. Elle était à demi vautrée, comme tant de tant de jeunes Français, ou administrativement assimilés, ses longues jambes tournées vers moi, sans toutefois me gêner, mais gênant le Noir à longues tresses, énorme casquette et écouteurs plus gros, encore, qui a débarqué peu après moi, et qui a dû les enjamber pour s’asseoir en face d’elle, qui n’a pas plus bougé que lorsqu’une grosse Blanche est venue s’installer près d’elle et, ne voulant pas de « problèmes », l’a fait perpendiculairement, en vaincue.

    A Chatelet-Hallal est monté un Maghrébin qui s’est glissé entre le Noir moi, sans interrompre sa conversation téléphonique en arabe. La station étant puissamment allogène, le wagon n’a bientôt plus été peuplé que d’immigrés et de leur progéniture, à l’exception de la grosse femme, d’une jeune Blanche, de l’autre côté de la rangée, et, tout au fond, d’un Blanc, quoique un peu basané, muni d’un bouc agressif, et qui allumait tranquillement un joint sans que personne protestât, fumer du cannabis en public étant un acte prochainement adoubé par Macron, ce recycleur du libéral-socialisme dont la version apparemment light devrait séduire un large électorat d’imbéciles.

    Une vingtaine d’immigrés pour trois ou quatre Blancs. Un marmot braillait. Nous étions brinqueballés, dans ce train d’enfer représentatif d’une France à venir, et par endroits actuelle, où la race blanche sera minoritaire, et notre civilisation entièrement disneylandisée, Français et néo-Français voyageant ensemble en s’ignorant, certains se surveillant néanmoins du coin de l’œil : on sentait que le moindre incident eût mis le feu aux poudres ; telle est la guerre civile, en sa dimension minimale, mais puissamment dangereuse.

    J’exagère ? Mais non : regardez ce qui s’est passé, cette semaine. Après les émeutes tribales d’un lycée de Saint-Denis, un certain Killian, prédestiné par son prénom post-civilisationnel trouvé dans une série yankee, a tenté d’imiter, à Grasse, les zombies de Columbine, sans réussir son coup, la copie ne valant jamais l’original : on a beaucoup pleuré devant les caméras, non sans omettre de répondre aux sms, l’émotion étant segmentée, et on a déclaré le proviseur un héros. À Paris, un « fiché S » a égorgé en pleine rue son père et son frère. A Orly, un « radicalisé » a été tué par un militaire à qui il avait dérobé une arme.

    Concomitants, ces faits ont des relations de cause à effet ; et ils disent l’effondrement de notre civilisation, et son abandon à Satan, sous couleur de la très progressiste inversion des valeurs. Des preuves ? Eh bien, tandis que les gauchos de Podemos réclament la suppression de la messe dominicale à la télévision espagnole, le Pape encourage le recours aux exorcistes ; c’est une bonne nouvelle, et les prêtres exorcistes auront du pain sur la planche, en ces temps où l’on voit des bobos prôner un mysticisme « sans Dieu », ce qui revient à faire croire que le Mal est un fait socio-psychologique, et non l’œuvre du Démon. À nous, aussi, écrivains, de tenter l’exorcisme.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 19 mars 2017)

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  • Quand la guerre civile ravageait la Russie...

    Les éditions Perrin publient cette semaine un livre d'Alexandre Jevakhoff intitulé La guerre civile russe 1917-1922. Historien et haut-fonctionnaire, descendant d'une famille de Russes blancs, Alexandre Jevakhoff est notamment l'auteur d'une biographie de  Kemal Atatürk (Tallandier, 1989).

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    " 1917. La révolution de Février, puis le coup d'Etat bolchevique en octobre plongent l'ancien empire des tsars dans une tragique guerre civile. Les rouges, partisans de la révolution mondiale et d'une dictature du prolétariat aussi messianique que totalitaire ; les blancs combattant d'abord et avant tout pour la défense de la patrie russe ; les paysans, essentiellement préoccupés par la propriété de la terre ; les Alliés et les Allemands, pour lesquels la Russie n'est qu'un théâtre de rivalités et d'intérêts : autant d'acteurs, souvent divisés dans leur propre camp, d'un chaos indicible. Dans une Russie aux distances continentales et à la nature indomptable, le conflit, cinq ans durant, désintègre l'Etat et la société dans une violence inouïe qui totalise environ 10 millions de victimes.
    Pour mieux cerner les implications profondes de cet événement dantesque, et le raconter, il fallait la connaissance intime de l'âme russe d'Alexandre Jevakhoff. Sous sa plume se lisent l'immensité et la diversité d'un champ de bataille où se déroule une guerre de mouvements, où s'impose un système terroriste, où s'affrontent des hommes que tout semble opposer. Alors que les dirigeants rouges – Lénine, Trotski, Dzerjinski, Staline – portent partout le fer et le feu de la révolution, les généraux blancs – Alekseiev, Kornilov, Denikine, Koltchak, Vranguel – découvrent les intransigeances d'une guerre civile à laquelle ils n'ont pas été préparés et qui les oblige, comme nombre d'intellectuels et d'hommes politiques, à accepter un bouleversement mental et moral.
    Le résultat de ce travail de longue haleine, alimenté en particulier par des archives russes, est exceptionnel : il s'agit de la première étude complète et dépassionnée de ce moment méconnu mais essentiel de l'histoire du XXe siècle. "

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  • De la percée idéologique à la percée politique ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Patrick Buisson à Charlotte d'Ornellas pour Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque, outre son livre La cause du peuple (Perrin, 2016), le combat entre « les enracinés du local » et « les agités du global », l’absence de culture de la classe politique, l’identité, l’amitié française, le lien social, les enjeux métapolitiques, la révolution conservatrice, le fait religieux, le sursaut identitaire, la possible guerre civile et son espoir de voir le début d'un nouveau cycle politique...

     

                                     
                                      Patrick Buisson : "Cette percée idéologique... par bvoltaire

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  • Calais et la France des ghettos : vers la guerre civile ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Lhomme, cueilli sur Metamag et consacré à la menace que font peser sur la stabilité et la paix de notre pays l'invasion migratoire et l'idéologie multiculturaliste... Professeur de philosophie et journaliste, Michel Lhomme est un collaborateur régulier de la revue Krisis.

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    Calais et la France des ghettos : vers la guerre civile ?

    Tous les derniers faits divers survenus ces derniers mois à Brunoy, Agde, La Courneuve , Nantes, Nanterre, les Yvelines, attestent de l’irrémédiable. On semble bien approcher du jour où tout s’embrasera, le grand soir de Guérilla, le jour où tout s’embrasa décrite par Laurent Obertone  dans son dernier ouvrage.

    On apprend  que le fichier des 15 000 radicalisés comprend 18 % de mineurs, la justice française ne prononçant la plupart du temps que des « rappels à la loi », faute de places dans les prisons. On récite en chœur, éploré, les droits de l’homme et ceux de l’enfant. On lit aussi dans Le Parisien que pas une semaine ne se passe en Seine St-Denis  sans qu’on y découvre une arme de guerre.

    Alors est-ce trop tard ?

    C’est un peu ce que veulent nous dire les policiers en colère. Il faudra se défendre seul puisqu’il n’y a plus de voitures de police ou qu’elles servent à protéger en priorité des édifices religieux.

    En un week-end, les garde-côtes italiens ont secourus pas moins de 5.700 personnes durant ces dernières 48 heures. La conjonction de vagues migratoires hors de contrôle, d’attentats terroristes de grande ampleur et d’une délinquance au quotidien devenue insupportable pourrait bien dessiner les traits de la France vers laquelle nous allons : une France ghettoïsée, conflictuelle.

    Les tenants de la société multiculturelle pensent toujours que la diversité des communautés allogènes implantées sur tout le territoire constituera un enrichissement pour le pays  par la multiplication des échanges et le croisement des cultures qu’elle suscitera. Cela est vrai quand les dites communautés ne sont qu’une minorité, trop réduite pour rester dans l’entre-soi et pour apparaître comme une menace, Ce ne peut plus, sociologiquement, être le cas lorsque le seuil de tolérance est atteint.

    En effet, lorsqu’on est encore dans une perspective minoritaire, chacun de ses membres a encore de fortes chances de s’assimiler au mode de vie des autochtones,. Quand les autochtones ne sentent pas leur primauté remise en cause, ils se montrent souvent accueillants et ouverts aux échanges mais il n’en est plus de même quand les dites communautés se font nombreuses. Le problème de la religion et de l’Islam n’est pour nous qu’une manière de piéger le débat migratoire en le dépolitisant.

    Il y a donc en France la construction d’une République des camps, de mini camps comme celui en formation à Dieppe ou de véritables ghettos comme le sont devenus la plupart de nos quartiers populaires. En France, la reprise de la fécondité immigrée depuis quinze ans est un marqueur fort de la communautarisation en cours. A terme, c’est bien une société d’apartheid, une société à l’israélienne qui se construit telle que l’Allemagne en a montré l’exemple depuis longtemps. A Berlin, il n’y a pas d’Allemands dans les quartiers turcs et très peu de Turcs dans les quartiers allemands. Ainsi, plus les populations immigrées seront importantes, plus la séparation sera grande.

    Le démantèlement de la Jungle de Calais est suivi du saupoudrage sur tout le territoire des illégaux. La France multiculturaliste, généreuse de Touche pas à mon pote s’achève dans des camps et des quartiers fermés. Nous sommes le pays des frontières intérieures et du séparatisme communautaire, une France de cavernes dans les falaises et de tentes sous les bois qui sera demain couvertes de barbelés et bourrées d’agents de sécurité.

    Des pays comme le Liban, la Bosnie, Ceylan et toute l’Afrique ont pourtant montré que des communautés ethniques et religieuses d’importance comparable ne peuvent coexister longtemps de manière pacifique, Sans aller jusqu’à évoquer une guerre civile ouverte, ce qui est certain c’est que la démocratie française ne pourra pas prospérer dans une communauté totalement hétérogène. L’hétérogénéité multiculturelle est en effet forcément fatale à la démocratie. C’est une loi historique  que, plus une société est hétérogène, plus il lui faut un pouvoir fort pour y maintenir la paix civile. La société israélienne qu’on nous vante tant et qui est même devenu en coulisses le modèle programmé du Ministère de l’Intérieur et des responsables de Les républicains est en réalité la société du rapport de force permanent. Israël ne tient que parce que l’un écrase l’autre . C’est la force et l’autoritarisme qui sont les seuls modèles politiques d’un multiculturalisme qui fonctionne.

    Quand le pouvoir socialiste proclame son attachement aux valeurs républicaines, il conforte chaque jour sa légitimité par une gesticulation sécuritaire qui entretient la psychose de l’attentat, habituant ainsi insensiblement les esprits citoyens à un régime d’exception. En même temps, l’idéologie officielle de la tolérance et de la bienveillance, transmise à l’école, à la télévision et dans la presse imagine une politique d’accueil large et généreuse qui rendra les gens meilleurs et la société plus prospère et démocratique. Certains sont même prêts à faire émerger cette société vertueuse par la force d’une loi impitoyable (la judiciarisation du politiquement incorrect et la censure d’internet). Ce n’est pas la première fois dans l’histoire contemporaine que les bons sentiments amènent des catastrophes; c’est même plutôt là la règle que l’exception.

    C’est le tweet menaçant et rageur de Manuel Valls : « Ceux qui se mettront en travers de l’accueil des réfugiés trouveront l’Etat devant eux ». N’en doutons pas !

    Michel Lhomme (Metamag, 10 novembre 2016)

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